Soudain il retourne tout sur son passage, son ventre il gonfle, il n'est plus sage.
Déchainé, il bouillonne de sa bonne ou mauvaise eau qui, friponne se faufile entre les pierres.
Fort de sa belle jeunesse, il glisse dans son lit beau et fier.
Il transporte, harponne, brise les bois flottants de rage.
La noirceur de sa boue fait peur au matin de la pluie d'hier.
Mon cœur se serre à l'idée de tomber, absorbé sans ramage dans son sillage.
Sa force n'a de limite que les blocs de granit qui le guident vers la rivière.
Oh torrent! Si calme et si fluide d'ordinaire, quitte-tu là ta torpeur d'hiver.
C'est le mois de mai, cette fureur d'un temps qu'on ne peut maîtriser.
C'est la colère qui gronde, elle peut tout renverser, tout arracher.
Passant toi qui regarde, écoute la jeunesse, écoute sa force car elle peut tout chambouler.
Au printemps, un torrent de mai peut le pire et le meilleur, il peut tout raser pour tout changer.
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