Seule une petite fleur de pissenlit avait poussé au milieu du goudron
Seule ?
Pas vraiment, un petit coquelicot lui aussi était caché dans un coin de béton
Les deux belles habitaient, il est vrai, une friche plus laide que belle
Elles rêvaient de forêt, de devenir Valmasque, un parc sans pareil
Le grand aménageur croyant rendre leurs vies plus belles leurs promit le centre des merveilles
Un grand palais de béton et de goudron avec des plans d'eau sur le toit
Des routes multivoies et même des parkings en ses entrailles
Le grand pourfendeur sans se soucier de la nature commença son palais commercial
Désormais des langues de terres vierges brisent nos cœurs
Le fracas des pelles et des camions couvrent nos pleurs
Plus de petit pissenlit ni de coquelicot, plus de petits lapins ni de sangliers, même pas un pinson, que du béton, quel triste sort nous réserve cette erreur
L'aménageur croyait être un bienfaiteur et avec ses rêves de grandeur faire leur bonheur
Mais ici-bas, pour être heureux un lopin de verdure vaut plus qu'un ciel de béton pour malheur
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