Il fait frais dans le petit matin, un bruissement, le vent souffle doucement.
Le grand châtaignier frémit, gémit de toute sa hauteur
sous les coups du vent sifflant.
Trop vieux, trop seul peut-être, il monte plus haut que ses frères
chercher un peu de lumière.
Il frisonne de son feuillage, se plie, se tort, il se plaint
c'est sa prière.
Ne pas trop se pencher, pour ne pas tomber,
regarder le sol de son grand âge,
être plus robuste qu'une pierre.
Encore pouvoir m'assoir à ton pied, écouter ta plainte,
contre ton tronc m'appuyer, comprendre tes craintes,
d'être ton ami être fier.
Dans la forêt sans silence, le grand châtaignier répond
au grondement lointain du tonnerre qui annonce l'orage.
Rester là, rêver, sentir sur mes épaules
la caresse de l'ombre de velours du grand sage.
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